L’occupation de la Crimée en 2014

Les « petits hommes verts », soldats russes déguisés avec des uniformes verts non marqués, occupant l’aéroport de Simferopol en février 2014. Source : UKRINFORM

L’annexion de la Crimée par la Russie.

Le 20 février 2014, la Russie annexa de nouveau la Crimée. Le 26 février, une manifestation de résistance menée par des Tatars de Crimée eut lieu à Simferopol, devant le bâtiment du Conseil législatif de Crimée (Verkhovna Rada). Au bout de quelques jours, des militaires russes non identifiés prirent le contrôle de la péninsule.

Au terme d’un référendum illégal, la Crimée fut annexée par la Russie. Les Tatars de Crimée manifestèrent leur soutien actif à la préservation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et descendirent dans la rue pour s’opposer à l’annexion de la Crimée par la Russie. Une vague de répressions s’ensuivit, menée contre les Tatars de Crimée.

Le 26 février 2014, le Mejlis des Tatars de Crimée organisa une manifestation de masse pour soutenir l’intégrité territoriale de l’Ukraine devant le Conseil suprême (Verkhovna Rada) de Crimée, à Simferopol. Le 26 février est aujourd’hui reconnu, en Ukraine et internationalement, comme la Journée de la résistance de la Crimée à l’occupation russe. Photo: UHHRU

Les premières répressions contre les Tatars de Crimée commencèrent immédiatement après l’annexion illégale de la Crimée. Onze personnes furent portées disparues, huit autres furent trouvées mortes. Les leaders tatars de Crimée furent accusés d’extrémisme. Des procédures pénales furent engagées contre un grand nombre d’entre eux, et ils se virent interdire l’entrée en Crimée. Par mesure d’intimidation, les demeures, mosquées et madrasas des Tatars de Crimée furent fouillées.

Refat Chubarov (né en 1957), président du Mejlis du peuple tatar de Crimée depuis 2013, membre du Parlement ukrainien. Photo : UKRINFORM

Mustafa Dzhemilev (né en 1943), symbole du combat non-violent des Tatars de Crimée pour la liberté et les droits de l’homme, président du Mejlis du peuple tatar de Crimée (1991-2013), membre du Parlement ukrainien. Photo : UKRINFORM

Détentions, interrogatoires et arrestations se multiplièrent. Après l’annexion illégale, ceux qui refusaient de prendre un passeport russe firent l’objet de persécutions politiques, sociales, et au travail. Plus de 20 000 Tatars de Crimée furent obligés d’émigrer vers l’Ukraine continentale.

Marche de solidarité pour soutenir les Tatars de Crimée, les Ukrainiens et les personnes d’autres nationalités résidant en Crimée temporairement occupée. Photo : Serhii Simonov

Les répressions contre les Tatars de Crimée se sont poursuivies : les forces d’occupation fabriquent des accusations de toutes pièces et lancent des procédures pénales en lien avec les protestations pacifiques contre l’annexion illégale de la Crimée.

Le Mejlis du peuple tatar de Crimée, institution représentative du peuple autochtone de la Crimée, a été déclaré organisation extrémiste par les autorités d’occupation, et ses activités ont été bannies en Crimée. Cependant, un grand nombre d’organisations internationales ont condamné l’annexion et l’occupation.

Dans sa résolution du 12 mai 2016, le Parlement européen a vigoureusement dénoncé la décision de la soi-disant Cour suprême de Crimée d’interdire le Mejlis et a appelé à l’annulation immédiate de cette interdiction.

Manifestation marquant la Journée de la résistance de la Crimée à l’occupation russe, à Kiev, le 26 février 2017. Photo : UKRINFORM

Le 19 décembre 2016, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution sur la situation des droits de l’homme dans la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol (Ukraine), dénonçant l’interdiction du Mejlis et d’autres violations des droits de l’homme en Crimée.

Le 19 avril 2017, la Cour internationale de Justice a ordonné à la Fédération de Russie de cesser de maintenir ou d’imposer des limitations à la possibilité pour le peuple tatar de Crimée de conserver ses institutions représentatives, y compris le Mejlis.

Résistance tatare de Crimée et manifestation de solidarité à Kiev le 26 février 2017, conduite par des membres du Mejlis du peuple tatar de Crimée. Photo : Institut estonien des Droits de l’Homme

Emine Dzheppar, activiste tatare de Crimée et première vice-ministre ukrainienne de la Politique de l’Information, parlant au nom de l’Ukraine à un événement de haut niveau à l’Assemblée générale des Nations Unies, pour marquer le 10e anniversaire de l’adoption de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, le 25 avril 2017. Photo : Elvir Sagirman.

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